France-Culture

  • Post published:3 avril 2019

Surdoués, zèbres, élèves précoces ou à haut potentiel… cette semaine Etre et savoir se penche sur ces enfants un peu à part dont le parcours scolaire peut parfois, paradoxalement, se révéler compliqué. « Mes parents me disent souvent que j’ai une forme différente d’intelligence », c’est ce que me confiait Pierre qui fréquente un dispositif adapté au profil comme le sien au collège Janson de Sailly à Paris, où je suis allée rencontrer éducateurs et élèves, des adolescents dont le QI élevé et les aptitudes parfois hétérogènes peuvent rendre la scolarité compliquée.

« Précoces » ou « à haut potentiel », les termes changent pour les désigner, mais ce qui est certain c’est que ces intelligences hors norme suscitent un grand intérêt actuellement, comme en atteste le succès des ouvrages qui sont consacrés à ce sujet.

En attestent également d’importants colloques organisés par l’Education nationale, comme il y a quelques jours dans l’académie de Versailles, et aussi à Paris, en Sorbonne, colloque qui a attiré un nombre record de participants. Alors pourquoi faut-il repenser l’accueil de ces enfants à l’école ? Est-ce bénéfique pour tous ?  Les hauts potentiels ont-ils tant de difficulté à s’intégrer dans notre société ? Le sujet fait débat.

Enfin, vous l’entendrez, ces « précoces » dont on se sent si différents et si proches à la fois, nous font réfléchir sur la manière dont l’intelligence peut se définir…. Et, mais c’est peut-être là une pensée plus personnelle, sur la façon dont l’intelligence de chacun colore les perceptions, la personnalité. Personnalité qui modèle à son tour l’intelligence, l’ensemble faisant de chacun de nous un être qui réfléchit de manière sensible et unique.

 


Avec :

  • Fanny Nusbaum, docteure en psychologie, psychologue clinicienne et cognitiviste, chercheure associée en psychologie et neurosciences à l’Université de Lyon, fondatrice du Centre PSYRENE, et co-auteure avec Olivier Revol et Dominic Sappey-Marinier de Les Philo-cognitifs (Odile Jacob, 2019).

Les patients que l’on reçoit en cabinet sont ceux qui présentent une souffrance, mais cela ne veut pas dire que ces élèves à haut potentiel souffrent plus que le reste de la population.

L’intelligence sans travail ne vaut pas grand chose.

Le regard sur ces enfants a changé, et la plus grande victoire c’est que les parents sont soulagés, ce n’est plus considéré comme un handicap mais comme une force, Fanny Nusbaum.

  • Jeanne Siaud Facchin, psychologue clinicienne et psychothérapeute, ancienne attachée des hôpitaux de Paris et de Marseille, fondatrice de Cogito’Z, et auteure notamment de S’il te plaît, aide-moi à vivre : pour une nouvelle psychologie (Odile Jacob, 2018) et L’enfant surdoué : l’aider à grandir, l’aider à réussir (Odile Jacob, 2012).

La sensibilité ce n’est pas de la sensiblerie, c’est une perméabilité au monde.

On peut se dire que la question du haut potentiel est un sujet à la mode et c’est tant mieux, car cela veut dire qu’il y a focus sur le sujet.

Merci à l’Education nationale pour le terme de haut potentiel, on était empêtré dans cette idée de précocité qui ne correspond pas à la réalité, Jeanne Siaud-Facchin.

  • Florence Pâris, référente académique pour les élèves à haut potentiel (EHP) au Rectorat de Paris.

On se rend compte désormais que les élèves à haut potentiel ne sont pas forcément de bons élèves, que ce sont des élèves qui peuvent parfois rencontrer des difficultés à l’école ou ailleurs.

Ce qui est important c’est de croiser les regards avec l’ensemble de l’équipe éducative pour orienter un élève.

Ce que l’on aura fait pour ces élèves singuliers, cela aidera tous les autres élèves, Florence Pâris.

Pour écouter l’émission c’est ici.